Nolwenn

Je suis une putain de tempête

Nolwenn se présente avec un texte franc, brutalement honnête : l’accident qui l’a renversée a tout interrompu, sa carrière de technicienne de maintenance, son sport, ses gestes automatiques. « C’est comme une deuxième naissance », dit-elle : il a fallu tout réapprendre, de la marche aux gestes les plus simples. Son pitch utilise l’image du jeu de cartes pour dire sans détour ce que signifie perdre des capacités et se reconstruire : « J’triche plus. J’peux plus. »

Son parcours est celui d’une adaptation forcée. Avant l’accident, Nolwenn était « hyperactive », aimait avoir « les mains dans le cambouis » ; après, elle a dû accepter que certains gestes professionnels ne seraient plus possibles. Huit ans après, elle exerce désormais au ministère des Armées, en ressources humaines, une réorientation qu’elle n’avait pas envisagée mais dans laquelle elle s’est investie avec la même énergie : on la surnomme « speedy » parce qu’elle travaille vite et efficacement.

La période post-accident n’a pas été simple sur le plan familial : la culpabilité de sa mère, l’inquiétude de son entourage, le déni puis la lente acceptation. Nolwenn reconnaît s’être longtemps cachée derrière des mensonges : « c’est rien », « ça reviendra ». Aujourd’hui, elle assume sa vulnérabilité et met en avant la rage et la dignité qui la portent. Son message est clair et combatif : les accidents de vie obligent à revoir les projets, mais ils n’enlèvent ni la valeur ni la capacité d’apporter à la société.

Le saviez-vous : 85 % des handicaps surviennent au cours de la vie.