Mettre son grain de sel

Mettre son grain de sel, c’est intervenir dans une conversation, souvent sans qu’on l’ait demandé. C’est donner son avis, parfois avec maladresse, parfois avec pertinence. Lorsqu’on vit avec un handicap, combien de fois entend-on les autres mettre leur grain de sel sur nos vies, nos corps, nos choix ? « Tu devrais faire comme ci », « moi à ta place… », « ce n’est pas si grave ». Ce thème interroge les intrusions, les jugements, les conseils non sollicités. Mais il peut aussi être retourné : comment, nous aussi, mettons-nous notre grain de sel dans la société ? Comment revendiquer une place active, une parole qui compte ? Cette expression ouvre un débat sur le droit d’intervenir, d’exister, de déranger. Parce qu’un peu de sel, parfois, ça change toute la recette.

Du pain sur la planche

Avoir « du pain sur la planche », c’est avoir beaucoup à faire, des défis à relever, une charge importante à gérer. En lien avec le handicap, cette expression soulève plusieurs questions : quelles sont les tâches supplémentaires, visibles ou invisibles, que doivent assumer les personnes en situation de handicap ? Quels obstacles viennent alourdir le quotidien, et comment sont-ils perçus par la société ? Cette expression interroge aussi la notion d’effort : pourquoi exige-t-on souvent plus d’efforts aux personnes en situation de handicap pour accéder aux mêmes droits, aux mêmes opportunités ? Et si ce “pain sur la planche” était aussi une force, un levier de créativité, de résilience ou de solidarité ? Le but est de se demander : comment transformer cette surcharge en puissance ? En quoi la société peut-elle mieux partager le pain… et la planche ?

Pas vu, pas pris

« Pas vu, pas pris » renvoie à l’idée d’échapper à la règle, de se fondre dans l’ombre pour ne pas être puni ou jugé. Mais quand on parle de handicap, cette expression prend un tout autre sens. Que se passe-t-il quand un handicap n’est pas visible ? Quand on ne voit pas la douleur, la fatigue, les limites ? Qui décide de ce qui est “vrai”, “justifié”, “légitime” ? Cette expression nous pousse à réfléchir à l’invisibilité du handicap, au soupçon constant, au besoin de prouver, d’expliquer. Elle invite aussi à interroger les regards : que choisit-on de voir ou d’ignorer dans l’espace public, dans le monde du travail, dans nos relations ? Et si « ne pas être vu », c’était justement le problème ?

Jouer cartes sur table

Jouer cartes sur table, c’est faire preuve de franchise, d’honnêteté, de transparence. Dans la vie avec un handicap, cela renvoie à des choix parfois complexes : doit-on tout dire ? Tout montrer ? Jusqu’où faut-il s’expliquer pour être compris ? Cette expression soulève aussi la question du rapport de force : tout le monde a-t-il les mêmes cartes en main ? Peut-on jouer à armes égales quand les règles du jeu ont été pensées sans nous ? Ce thème invite à parler vrai, à nommer les injustices, à revendiquer ses droits sans masque ni détour. Il permet aussi d’explorer la notion de stratégie : entre adaptation et affirmation, comment chacun joue-t-il sa partie ? Et si « jouer cartes sur table », c’était aussi inviter les autres à revoir les règles du jeu ?

Remettre les pendules à l’heure

Il est temps de « remettre les pendules à l’heure ». Cette expression signifie clarifier une situation, corriger une erreur, rappeler une vérité. Dans le contexte du handicap, elle peut être utilisée pour dénoncer les idées reçues, les clichés, les injustices. À quoi ressemble la vérité, quand on vit avec un handicap dans une société souvent inadaptée ? Qui contrôle l’heure sociale, le rythme collectif, les échéances imposées ? Peut-on vivre à son propre tempo, sans culpabiliser ? Ce thème invite à rétablir les faits, à affirmer sa réalité, à corriger les horloges sociales trop normées. Le handicap n’est pas un retard, ce n’est pas une panne : c’est une autre temporalité, tout aussi légitime. Et si l’heure juste, c’était celle qu’on choisit soi-même ?